Coach Thierry Henry
Connue peu de temps avant le coup d’envoi des récents Jeux Olympiques, la sélection française de football ne jouissait pas de la faveur des pronostics. Or, malgré une cascade d’indisponibilités et de défections, à la surprise générale, après une finale qui aurait pu faire chanter le coq tricolore, cette équipe de France improvisée a conquis la médaille d’argent.
Le mérite
Thierry Henry a su relever le challenge en créant un groupe où, entre les joueurs et leur sélectionneur, régnaient une proximité et des rapports chaleureux ; non sans respect. Le mérite de cette médaille de vice-champion olympique revient donc autant à ce dernier qu’aux premiers.
Pondération
Réjouissons-nous du dénouement de cette belle histoire. Mais ne cédons pas trop à l’enthousiasme et au chauvinisme ambiant : en football, le niveau des Jeux Olympiques est loin de celui des autres compétitions olympiques qui réunissent le haut du panier dans leurs disciplines respectives. Et les stars du foot qui assurent l’attractivité des grands tournois FIFA et UEFA, demeurent absentes des jeux de l’Olympe. Les acteurs du tournoi olympique de foot sont souvent de jeunes joueurs, sans véritable expérience du haut niveau. Autant dire que la pondération est de rigueur dans l’appréciation de la performance de nos médaillés.
L’incohérence
L’échec de l’EdF à l’Euro 2024 et le bon travail de Titi à la tête de France Olympique ont induit certains à suggérer le remplacement du sélectionneur des Bleus par son ancien coéquipier. La carrière de joueur de Thierry Henry impose le respect: champion du monde et d’Europe, vainqueur de la Ligue des Champions, Soulier d’or européen à deux reprises, 4 fois meilleur buteur de Premier League… S’il a sa statue érigée dans l’enceinte de l’Emirates Stadium des Gunners, ce n’est pas par hasard.
Mais comme entraîneur, malgré sa médaille argentée, le bilan de Titi est beaucoup moins convaincant. Ses brèves expériences comme coach se sont soldées par des échecs, tant à Monaco qu’à Montréal et un semi-échec comme assistant de Roberto Martinez, coach de la Belgique. Ce bilan ne plaide pas en faveur d’une promotion à la direction de la deuxième sélection du monde au classement FIFA. Pierre Perret pourrait dire que la taille du CV de coach Titi est « plus mince que la retraite des vieux » !
Raison garder
A Tiro Libre, nous regrettons les récentes erreurs du sélectionneur national, son manque de courage lors de l’Europeo 2024 et surtout un jeu défensif, frileux, renonciateur. Sans oublier les grands succès de Didier Deschamps, liés à son leadership et son pragmatisme. Malheureusement, La Dèche a perdu ces vertus.
Mais substituer aujourd’hui Deschamps par un Thierry Henry qui à ce jour, comme coach, n’a pas encore fait ses preuves de compétence et de fiabilité dans la continuité, ne serait pas justifié.
En revanche, la promotion à la tête des Bleus d’un Zizou, indiscutable triomphateur à la fois comme joueur et comme entraîneur, icône de tant de footballeurs et supporters français, aurait du sens. Car ne l’oublions pas : le foot est un spectacle et doit être une fête !