Citizen Kane: le dernier mot?
Curieuse carrière de footballeur que celle de Harry Kane, considéré depuis plusieurs années comme un des meilleurs attaquants du monde: honoré de récompenses individuelles enviées de tous les acteurs de la planète foot, dont trois souliers d’or de meilleur buteur de Premier League et un soulier d’or européen cette année, pour sa première saison au Bayern. Mais qui n’a jamais remporté le moindre titre dans une grande compétition internationale. Ni en club, ni avec la sélection nationale anglaise.
Attaquant complet
Et pourtant, celui que nombre de supporters des Spurs (maîtres chambreurs, dans la tradition britannique !) déçus de son expatriation en Bavière, surnomment non sans ironie “prince Harry”, “inspecteur Harry” ou “citizen Kane”, est un exceptionnel attaquant complet. Un buteur prolifique des deux pieds et de la tête. Et un passeur avisé.
Avant-centre précieux, Kane est aussi dangereux en soutien des hommes de pointe qu’aux avant-postes. Dans l’axe ou en position d’ailier, à gauche comme à droite, l’impitoyable buteur se propose à ses partenaires, en se déplaçant sur tout le front de l’attaque selon les besoins de son équipe. Il excelle en 9 et en 10. Son sens du jeu et sa maîtrise de la passe en font un parfait 9 et demie.
Authentique capitaine
Kane est également un capitaine apprécié qui paie toujours de sa personne et pousse ses coéquipiers à ne jamais renoncer. S’il n’est pas encore parvenu à conduire à la conquête du Graal ses partenaires de Tottenham et de la sélection aux three lions, ce n’est pas faute d’avoir essayé.
Et dommage que monsieur Levy, l’intraitable président des Spurs, ait systématiquement refusé à l’inspecteur Harry de tenter sa chance dans une grande équipe, alors qu’il était l’objet de pressantes sollicitations à chaque intersaison, en particulier de la part de Man U et de City…
Le mot de la fin
Voilà un citizen Kane qui ne mènera pas la vie de château en Bavière tant que le prince Harry ne connaîtra pas les joies et l’honneur d’un couronnement international. Ses 41 buts en 42 matches cette saison, qui ont fait oublier le grand Lewandowski, font rêver en Bavière.
Aurez-vous le dernier mot, cher Harry, en gagnant la Ligue des Champions avec le Bayern? Un dernier mot qui, à instar de Citizen Kane, n’aurait pas fini de défrayer la chronique. C’est le seul mal qu’on vous souhaite.
Alors, rendez-vous au printemps 2025, dans votre royale arena de… Munich.