Tragédies de l’histoire (Il)
Le football aura payé un lourd tribut à l'aéronautique. Parmi les tragédies aériennes les plus retentissantes qui ont frappé l'univers du ballon rond, Tiro Libre se propose d'évoquer le souvenir de certaines catastrophes responsables de la disparition d'équipes majeures et de formidables joueurs.
Il Grande Torino
Le 4 mai 1949, le Torino, l'équipe que l'Italie adorait, que la moitié de l'Europe enviait et que le monde aimait, s'éteignit brutalement à Superga, la colline de Turin. L'avion trimoteur transportant cette formation de rêve, à son retour d'un match amical à Lisbonne, accompagnée de dirigeants et journalistes, s'écrasa sur les remparts situés à l'arrière de la basilique Superga : un brouillard épais enveloppait Turin et l'altimètre défaillant indiquait au pilote 2 000 mètres alors que l'avion volait à 600 m…
Ce Toro engrangeait les succès, avec 5 scudetti entre 42 et 49. Il symbolisait la volonté italienne de retrouver l'orgueil de la nation transalpine perdu durant la guerre. La tragédie de Superga privait à jamais l'univers du ballon rond de la puissance du mythique Valentino Mazzola (père de Sandro), champion absolu ; des arrêts de Bacigalupo ; des sourires de Loik ; des pieds de satin de Maroso ; et de la magie de l'inimitable Castigliano, capable de faire voler une pièce de monnaie dans sa poche de veste… d'un coup de talon !
Le 6 mai, environ un million de personnes étaient présentes aux funérailles du Grande Torino.
La jeune classe de Manchester United
Le 6 février 1958, le Manchester United des « babes » de Matt Busby était de retour d'un match nul à Belgrade contre l'Étoile Rouge le qualifiant pour les 1/2 finales de la Coupe des Clubs Champions. L'avion fit escale à Munich pour refaire le plein de carburant. La visibilité rendue très faible par une tempête de neige fit annuler tous les vols. Pourtant, le Commandant de bord s'obstina : après deux décollages ratés, il en tenta un troisième. Et l'avion s'écrasa sur une maison proche de l'aéroport. Sur les 44 passagers, 20 moururent sur le coup, dont 7 de Man U ; les autres furent hospitalisés, dont l'entraîneur Matt Busby et le grand espoir Duncan Edwards qui mourut 2 mois plus tard. Parmi les survivants, figuraient Bobby Charlton et le défenseur central Bill Foulkes qui remportèrent la Coupe d'Europe des Clubs Champions en 1968.
La Zambie
Le 27 avril 93, les joueurs de l'équipe nationale de Zambie se rendaient à Dakar pour disputer une rencontre de qualification au Mondial 94. Leur avion sombra dans l'Océan Atlantique au large de Libreville, faisant 30 victimes.
Chapecoense
Le 26 novembre 2016, le vol 2933 de LaMia Airlines s'écrasait avec 77 personnes à bord, dont l'équipe brésilienne de Chapecoense qui se dirigeait en Colombie pour jouer sa première finale internationale, la Copa Sudamericana, contre l'Atlético Nacional. L'avion quadrimoteur explosa à l'approche de Medellín, suite à une avarie généralisée. 6 seulement des 77 passagers furent miraculeusement sauvés. L'histoire raconte qu'après la demi-finale victorieuse, l'entraîneur euphorique aurait déclaré : « si je devais mourir aujourd'hui, je mourrais en homme heureux ».