Quand nos coupes débordent

Le tournoi final de la Ligue européenne des Nations a été disputé au lendemain d'une saison chargée. À l'approche de la première Coupe du Monde des Clubs, cette nouvelle compétition élargie, créée pour embellir la cagnotte de la FIFA ; et dont l'attrait pour les équipes continentales qui ne bénéficient pas de la manne financière des autocraties pétrolières et autres fonds d'investissement, tient aux 125 millions de dollars promis au futur vainqueur d'une coupe dotée de près d'un milliard de dollars... Les instances internationales du football n'ont que faire de la surcharge de compétitions imposée aux footballeurs. Dans cette perspective préoccupante pour la santé des joueurs et la qualité du spectacle, l'UEFA Nations League nous a offert des matchs intéressants à suivre.
Nivellement mobilisateur
En l'absence d'équipe dominante, la victoire à la portée des sélections qualifiées a favorisé le déroulement de rencontres disputées et indécises. À défaut d'exploits individuels retentissants, a été privilégié un jeu collectif rassurant. À l'instar de l'Espagne portée par son maître à jouer Pedri et du Portugal de Vitinha, le football offensif a été à l'honneur ; grâce à la qualité des attaquants, principalement de la Roja et des Bleus. Où les tant attendus Lamine Yamal et Dembélé n'ont pu renouveler leurs prestations antérieures XXL. Le (presque) quadragénaire Ronaldo en a profité pour se rappeler à notre bon souvenir, en mystifiant Cucurella pour nous régaler de sa dernière rapine : un but de renard, dans le dos, au nez et à la barbe de l'Espagnol chevelu. Inoxydable Cristiano ! Encore rétif au pressing, Mbappé a confirmé son précieux statut de buteur et d'animateur du secteur offensif français.
Si les attaquants ont été en vue au cours de la Champions League, c'est aussi parce que les défenseurs n'ont pas été à la hauteur de l'enjeu. Au sein d'une arrière-garde française pathétique, un Konaté qui affiche une vocation de leader des Bleus a montré que sans Virgil van Dijk à ses côtés, il reste une pâle copie de l'arrière central admiré à Liverpool. La défense espagnole a confirmé sa fragilité. Tandis que Mendes s'affirme comme l'actuel piston numéro 1 de la planète foot. Comme au PSG, il verticalise et accélère le jeu du Portugal dans ses projections sur le flanc gauche de la seleção. Passée l'heure de jeu, son association au véloce et fantasque pur-sang Leão, offre au Portugal un duo flamboyant, ravageur pour les défenses adverses.
Dommage !
Mbappé résiste aux critiques distillées en permanence par l'empire médiatique des Qataris d'Al Jazeera, depuis qu'il a refusé le pont d'or proposé pour renouveler son contrat avec le PSG. Et même si l'on peut regretter l'attribution du brassard de capitaine à Kylian qui n'est pas un leader par l'exemple, on doit déplorer la multiplication de jugements négatifs sur un homme et un buteur qui, bon an mal an, signe une cinquantaine de réalisations. Décidément, au royaume de France, nul n'est prophète...
La répétition des blessures et la méforme de nos arrières ont engendré la faillite du système défensif français aligné dans la phase finale de la Ligue des Nations. Ce, au moment où Didier Deschamps semble enfin décidé à opter pour un jeu plus offensif. Souhaitons que les bonnes intentions du sélectionneur national ne se perdent pas sur la route de la prochaine Coupe du Monde !