Le cireur de Broadway
« Bon choix Monsieur ! », aurait pu dire le Président Giscard d'Estaing : le « judicieux » choix de Doha comme théâtre d'un sacre mondial tant attendu par le Paris Saint-Germain qatari n'aura trompé personne : Infantino a servi la soupe à son riche partenaire moyen-oriental dont la générosité ne se dément pas depuis le « succès planétaire » (sic) d'une dernière Coupe du Monde singulière à tant d'égards. Et ce, dans la perspective du proche mondial américain. Ne s'embarrassant pas de scrupules, le Président de la FIFA a définitivement perdu toute dignité : il ne se départit plus d'une brosse à reluire qui lui a permis de cirer les chaussures de football (américain, bien sûr) de l'insatiable golfeur Donald Trump. Avec un zèle digne du cireur de Broadway d'Yves Montand. Sur sa lancée, Infantino profitera-t-il de cette fin d'année pour adresser au monde ses vœux sportifs de paix et de fraternité, en suscitant l'attribution du Nobel à son nouveau « grand ami » de Washington ?
Finale de concorde
La finale intercontinentale de Doha a été à la hauteur des attentes de ses principaux protagonistes. Sur le rectangle vert, malgré la participation écourtée du Ballon d'Or Dembélé et du golden boy Doué ainsi que l'absence d'Achraf Hakimi, le PSG a confirmé la fiabilité de son jeu collectif ; grâce à la qualité d'un milieu de terrain où mobilité, maîtrise technique, agressivité et solidarité demeurent autant de gages de succès. Le Flamengo, vainqueur de la Copa Libertadores, n'a pas déçu. Et Safonov en état de grâce a invalidé la surprenante préférence accordée à un Lucas Chevalier encore à l'étroit dans le costume d'un Donnarumma fantasque mais souvent brillant. Hors du terrain, le triomphe du gardien russe associé au défenseur ukrainien Zabarnyi pourra être interprété par les supporters du camarade Poutine, autre ami d'Infantino, comme une illustration de la mission pacificatrice du football claironnée par Infantino… et son complice Nasser al-Khelaïfi. En somme, une finale qui témoigne de la part de ses organisateurs d'un art consommé d'une concorde sur commande.
Winners
Ne cherchez pas, amis de Tiro Libre : Trump et Infantino sont les vrais vainqueurs de la toute dernière grand-messe du foot international en 2025. Désormais, que peut bien nous préparer ce tandem-là ? Du chantre du MAGA comme du cireur de Broadway, il faut s'attendre à tout. Même au meilleur… Et tant pis pour le prix exorbitant des places au prochain Mondial ! Sachant que l'important n'est pas le spectacle qui sera offert à des millions de téléspectateurs amoureux de football, mais l'épaisseur du pactole des droits de retransmission télévisée, de sponsoring et de publicité encaissés par la FIFA ! Décidément, si les Ballons d'Or boitent souvent, plus que jamais le veau d'or, lui, est toujours debout.
Joyeuses fêtes à nos fidèles lecteurs ! Et que 2026 comble vos souhaits !