Finales Historiques (I)

Finales Historiques (I)

En mai 2005, le Liverpool de Rafael Benítez remportait la Champions League à l'issue d'un duel historique face au grand favori, le Milan AC de Carlo Ancelotti, qui totalisait déjà 10 trophées. Une équipe qui comptait dans ses rangs les ballons d'Or de 2004, Chevtchenko et de 2007, Kaká ; accompagnés d'authentiques pointures comme les Cafu, Maldini, Pirlo, Seedorf, Crespo, Nesta...

Match plié

Dès la première minute de jeu de cette finale mythique, à la reprise d'un coup franc de Pirlo, Maldini donnait l'avantage à des Rossoneri de blanc vêtus. Puis à l'approche de la mi-temps, en 4 minutes, Crespo réalisait un doublé. Les Milanais semblaient jouer au chat et à la souris avec les scousers. Les 15 000 tifosi exultaient : à l'intervalle, la cause était entendue. Et au retour des vestiaires, les Lombards géraient tranquillement leur confortable avance de 3 buts.

Genèse d'un miracle

Jusqu'à la 54e minute où Steven Gerrard, d'une tête décroisée victorieuse, redonnait espoir aux Reds et à leurs magnifiques supporters. Puis 3 minutes plus tard, d'une frappe lointaine, Smicer trompait la vigilance de Dida ! Dès lors, des 45 000 suiveurs du club phare du Merseyside résonnait le « you'll never walk alone », leur chant fétiche, entonné à pleine voix ; qui transcendait les joueurs de leur club de cœur. Et voilà qu'après 4 autres minutes seulement, Gerrard obtenait un pénalty provoqué par Gattuso pour un tacle par derrière dans la surface de réparation. Xavi Alonso ne ratait pas l'opportunité de remettre les deux équipes à égalité en transformant la sanction. Surpris par ces Reds renversant la table et qui avaient désormais le vent en poupe, les Milanais accusaient le coup. Les 70 000 spectateurs du stade Kemal Atatürk se trouvaient bientôt en proie à l'intensité dramatique générée par le changement de scénario dont ils étaient soudain les témoins privilégiés.

Résilience et destin

Signe d'un destin cher au Maestro Verdi et régulièrement mis à l'honneur à la Scala de Milan, à 2 minutes du terme des prolongations, sur une tête et un tir consécutif de « Cheva », Dudek, le gardien tchèque, enchaîna une double parade réflexe décisive. Les dieux du football semblaient se ranger du côté des valeureux Anglais qui refusaient la défaite. Le suspense se prolongea jusqu'à l'ultime seconde d'une haletante séance de tirs au but, où se succédèrent des renversements de situation à déconseiller aux cœurs fragiles des tifosi comme des supporters. L'épilogue libéra l'explosion de joie de vainqueurs héroïques côtoyant la tristesse des perdants de cette rocambolesque finale, abattus, incrédules et maudits.

L'imprévisible triomphe sur le Milan AC avait signé pour Liverpool la conquête d'une cinquième étoile de Champion d'Europe et avait mis en liesse les bords de la Mersey. Ce match épique qui figure parmi les plus enthousiasmants et irrationnels de l'histoire, nous rappelle que dans la vie comme en football, tant que le coup de sifflet final de l'arbitre n'a pas retenti, il faut continuer à lutter... et croire en sa bonne étoile !