But léthal

But léthal

Un jour de fin juin 1994, Andrés Escobar marqua un but contre son camp : les États-Unis éliminaient du Mondial la Colombie !

Manita historique

Pour les cafeteros, cette défaite était une catastrophe nationale car aux yeux de nombre d'observateurs internationaux, dont le roi Pelé, les Colombiens figuraient parmi les favoris de la Coupe du Monde. Ils constituaient une formation au jeu pétillant, rapide et spectaculaire, qui dans ses rangs comptait notamment Valderrama le chevelu, les Asprilla, Rincón, Valencia… Ils avaient infligé un 5-0 historique à l'Argentine… à Buenos Aires !

Le ciel s'abattait soudain sur le malheureux arrière latéral de la sélection sud-américaine ; lui dont les qualités de défenseur avaient impressionné le maestro Sacchi lors de la dernière finale intercontinentale gagnée par le Milan AC aux dépens de Medellín ; la ville natale d'Andrés, aux mains des narcotraficants et où avait été assassiné 6 mois plus tôt son redoutable homonyme le caïd Pablo Escobar.

Mauvais endroit

… Au mauvais moment : pour tenter de chasser ses idées noires, honteux, Andrés s'en retournait à Medellín. Dans la nuit du 2 au 3 juillet, tandis qu'il se détendait dans un bar, des membres du gang « Los Pepes » croisèrent son chemin. Ils apostrophèrent le défenseur maudit. L'un d'entre eux reprocha à Andrés l'argent que lui et tant d'autres Colombiens, trahis par ce but contre son camp, avaient perdu en pariant gros sur la victoire de leur équipe de cœur. L'homme brandit un pistolet. Il fit feu. Il tua Andrés Escobar.

Le but csc d'Andrés avait signé son arrêt de mort. Et débutait le deuxième tour de la Coupe du Monde américaine.

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